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Alésia

vendredi 27 juin 2003, par Yann

Site d’Alésia

Alésia

Symbole de la « résistance » gauloise contre Rome, Alésia pourrait également, à la suite de découvertes récentes, illustrer la synthèse des civilisations gauloise et romaine.

Mettant un terme à de longs débats, les archéologues localisent ce site sur le mont Auxois, près d’Alise-Sainte-Reine, en Côte-d’Or, à 50 kilomètres à l’ouest de Dijon et à 220 kilomètres au sud-est de Paris : les fouilles effectuées par Stoffel à la demande de Napoléon III, entre 1861 et 1865, ont dégagé d’énormes travaux de siège, de grandes quantités d’armes et de monnaies ; de plus, l’épigraphie a confirmé que ce lieu s’appelait bien Alésia.

Occupé dès la préhistoire - on y a trouvé des fonds de cabanes -, le mont Auxois, chef-lieu des Mandubiens, supportait un oppidum d’environ 97 hectares (140 avec les contreforts). La citadelle était protégée par un rempart ; elle abritait un sanctuaire ; les habitants parlaient la langue celtique qui était transcrite en caractères grecs. En 52, Vercingétorix, qui voulait unifier l’opposition gauloise contre Rome, s’enferma dans Alésia avec un important contingent de troupes montées ; il fit construire de nouveaux murs, qui ont été repérés par les archéologues. César le poursuivit avec dix légions et de nombreux cavaliers germains ; il l’encercla grâce à une double défense linéaire continue (circonvallation et contrevallation comprenant murs et fossés) et fit mettre en place quelque onze camps, en particulier sur le mont Réa, la montagne de Bussy et la montagne de Flavigny. Ces travaux de siège, d’une importance exceptionnelle pour l’Antiquité, immobilisèrent Vercingétorix ; après l’échec d’une armée de secours conduite notamment par Comm l’Atrébate, mais balayée par les auxiliaires germains, le chef arverne dut chasser les « bouches inutiles ». Il finit néanmoins par se rendre (en septembre) ; il figura au triomphe de César puis fut étranglé dans la prison Mamertine.

Le destin d’Alésia, contrairement à l’opinion courante, ne s’arrêta pas là. Les fouilles, entreprises dès 1905 et poursuivies récemment par J. Le Gall puis par M. Mangin, montrent en effet que ce site fut occupé de manière continue depuis la fin du Ier siècle avant J.-C. jusqu’au milieu du IVe siècle après J.-C., malgré une phase d’interruption due à la guerre civile de 197, et même au-delà. La croissance d’un centre gallo-romain sur les ruines de l’oppidum celtique représente donc une première donnée importante ; ce développement s’explique par des motifs économiques : Alésia était un centre « industriel ».

La ville présentait un aspect courant sous le Haut-Empire : le centre était occupé par une place, le forum, que doublait une basilique à trois absides (la basilique n’est rien d’autre qu’un forum couvert) ; un réseau de rues dallées avait été mis en place, et l’hygiène était assurée grâce à des égouts, à des latrines publiques et à des thermes. Ces bains, ouverts à tous, représentaient pour les Anciens des lieux de loisir, comme le théâtre : ce dernier, construit vers 100, était constitué de manière normale par un orchestre, une scène et une cavea qui s’appuyait sur un grand mur semi-circulaire ; construite en pierraille soutenant des gradins de bois, elle mesurait 80 mètres de diamètre.

La particularité d’Alésia tenait à son rôle économique. Dans le quartier sud-est, M. Mangin a dégagé soixante-huit boutiques ; on y travaillait le fer et le bronze. Cette production, à la fois importante et originale, a permis l’éclosion d’un groupe de notables aisés vivant dans de riches demeures.

La vie religieuse montre la fusion entre éléments indigènes et apports italiens. Le temple principal était consacré sans doute à un dieu que les uns appelaient Taranis et les autres Jupiter. On honorait aussi un Apollon Moritasgus ainsi que les divinités des métallurgistes, Ucuetis et Bergusia, et les Eaux.

L’époque mérovingienne a laissé une église, des sarcophages et des récipients en plomb destinés à la célébration de l’eucharistie.

Le site d’Alésia montre bien comment évoluèrent les rapports entre Gaulois et Romains : ils passèrent de l’opposition à la fusion.

Source : Encyclopedia Universalis

Voici quelques vues du site des fouilles d’Alésia :

Site Archéologique d’Alésia
Site Archéologique d’Alésia
Site Archéologique d’Alésia
Site Archéologique d’Alésia